lundi 22 février 2016

Aimons-nous à en crever

Je vous publie aujourd'hui l'une de mes histoires (une one-shot en l'occurrence). Je vous laisse découvrir...

ATTENTION : LANGAGE UN PEU CRU ET PASSAGES UN PEU OSEES !


One-Shot : Aimons-nous à en crever

Pairing : Jungkook x Ha Hyo

Rating : 13+/16+~ pour le corps principal, 18+ pour le chap. bonus (pas encore écrit)

Genre : Hétéro, Angst, Self-Insert, Death-Fic

P.O.V Ha Hyo :

Je déteste les vacances. Vraiment. Vous vous demandez certainement pourquoi. Et ben je vais vous le dire. Parce que mes parents m’inscrivent tous les étés dans un centre de jeunes. Pourquoi je râle ? Parce que j’évite les gens de ce centre comme la peste : la grande majorité sont teigneux et snobs. Puis avec mes cheveux cerise griotte, j’ai l’impression d’avoir une gueule d’Alien tellement on me regarde de travers. Les seules échappatoires à ce camp morbide sont les cours de danse. J’y vais tous les jours. De plus, j’ai un accès illimité à la salle. J’échappe aux moqueries des autres tout en me réfugiant dans l’un de mes univers préférés.

« On est arrivés » m’annonce mon père.

Encore ce camp. J’en ai pas vu beaucoup, mais celui-là est vraiment le pire de tous. L’année dernière, plusieurs de mes camarades mâles m’avaient capturée pour me faire un bizutage. Ce jour n’avait pas été heureux. Je peux vous dire que ce genre de torture n’est pas une partie de plaisir. Le pire, c’est quand ils ont commencé à devenir obscènes. J’ai réussi à échapper à leurs griffes et je me suis enfermée dans la salle de danse jusqu’à que l’un des moniteurs me retrouve. J’avais tellement eu peur de me faire violer…

« Alors, tu descends » m’interpelle ma mère.

« Ouais, ouais » répondis-je mollement.

J’aperçois au loin Yong Jae et lâchai un soupir de soulagement. C’est définitivement la seule mono sympa avec moi. Je lui lance un sourire crispé qui traduit parfaitement mon humeur lorsqu’elle arrive à notre hauteur.

« Yo Ha Hyo ! Ça va ? » me lance-t-elle.

« Ouais, ça peut aller. »

« Tu ne peux pas être plus polie, voyons ? » me reproche ma mère.

« Bah, laissez, j’ai l’habitude de son mauvais caractère et de ses manières inexistantes » répond Yong Jae avec un clin d’œil.

Je lui tire la langue avec une mimique amusée. Elle m’aide alors à transporter mes valises dans ma chambre. Ah oui, j’ai une chambre individuelle depuis mon agression. C’est d’ailleurs Yong Jae qui a insisté pour que j’en aie une. Et c’est aussi l’une des seules qui a cru à mon histoire. La raison pour laquelle je l’aime bien.

« Ah, d’ailleurs, j’ai failli oublier » commença la jeune femme.

« Quoi ? » lui demandais-je avec inquiétude.

« Cette année, tu ne seras plus la seule élève au cours de danse » me répondit-elle.

Elle vient clairement de baisser dans mon estime là.

Cette arrivée soudaine ne promet rien de bon. Mais je n’ai même pas le temps de protester qu’elle a déjà disparu. Je ne veux pas, moi. Jamais personne de ce camp n’a voulu assister à ces cours, pourquoi maintenant ? Est-ce un nouvel arrivant ? Un de mes anciens bourreaux ? J’angoisse vraiment là. Je crois que je vais écouter un peu de musique pour me calmer…



~Ellipse de la journée~



J’ai eu une nuit vraiment difficile. Le souvenir de mon presque-viol m’a hanté durant tout mon sommeil. J’en ai plus que marre de me mettre dans des états pas possibles, j’angoisse très vite. Je n’avais pas vraiment envie d’aller danser. Mais je n’ai pas le choix vu que je participe très peu aux autres activités. Je suis tenue d’assister quotidiennement à celle-ci. Je mange donc mon petit-déjeuner avant de me diriger d’un pas mal assuré vers la salle.

Oh.My.God.

Je m’attendais à tout sauf à ça. C’est qui, ce bel Apollon ? Je ne l’avais jamais vu ici. Ça doit être un nouveau. Pitié, qu’il n’ait pas déjà rencontré les autres !

« Hey, salut ! C’est toi la deuxième élève ? » m’apostropha le gars.

C’est toi le deuxième élève mon coco.

« Ouais, c’est moi, même si j’étais là bien avant toi » lui répondis-je du tac au tac.

Il rigole de mon franc-parler. Je ne m’y attendais pas et des rougeurs commencent à s’installer sur mes joues. C’est qu’il me fait de l’effet, celui-là !

« Toi, t’es du genre direct ! Mais ne t’inquiète pas, j’aime ça moi » me dit-il.

Tout en parlant, il se rapprocha doucement de moi. Wow, c’est un excité ou quoi ?

« En plus, je kiffe ta couleur de cheveux, faudrait que tu me donne l’adresse de ton coiffeur » me chuchota-t-il à l’oreille.

« Euh, ouais, pas de problème » bégayais-je.

Calm Down, Ha Hyo ! Heureusement que la prof vient d’arriver, sinon je doute que le bel inconnu aurait pu se retenir de me sauter dessus… D’ailleurs, son regard posé sur moi pendant que je dansais me gênait vraiment, je n’ai pas l’habitude que l’on me regarde comme ça. Mais faut avouer qu’il n’est pas du tout mauvais, lui non plus. Sa manière de danser est certes sauvage mais il en dégage une sensualité parfaite… Ah ben merde, le cours est fini. Plus de rinçage d’œil !

« Tu manges avec qui ? » me demanda le mec.

« Je suis seule. »

« Cool, moi aussi ! En fait, c’est quoi ton petit nom ? »

« Je suis Lee Ha Hyo, et toi ? »

« Jungkook, Jeon Jungkook » me répondit-il avec un sourire provocateur.

Il se prend pour James Bond ou quoi ?

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Arrivés à la cantine, nos plateaux dans les bras, le chef du groupe de connards qui m’ont agressé l’année dernière nous interpelle.

« Hé, vous deux, venez manger avec nous ! »

What ? Ils ne m’adressent jamais la parole, sauf pour m’humilier !

« Viens, ils ont l’air sympas, allons manger avec eux » me lança Jungkook.

Je le retenais. J’en n’avais aucune envie, moi.

« S’il te plaît, allons à une autre table » lui dis-je avec angoisse.

« Pourquoi ? »

Ce n’était clairement pas le moment de lui expliquer.

« Euh, je… »

« S’il n’y a pas de problème, on y va » conclut-il.

Arrivés à leur hauteur, je me fis installer entre Kim Ho Byun, le fameux chef, et un autre mec de sa bande débile que je ne connaissais pas, tandis que Jungkook s’assoie en face de moi. Quels salauds !

« C’est pas trop tôt » râla Ho Byun.

« Comme si on avait pas le temps de manger » lui lançai-je.

« Je veux avoir le temps de jouer un peu. »

Tout en prononçant ces paroles, il posa sa main sur ma cuisse et commença à me caresser doucement. Des rougeurs apparurent instantanément sur mes joues et je tentai alors de me dégager de ses gestes. Jungkook, trop concentré sur son repas, ne remarqua pas le manège qui se tramait. Ou alors il s’en moquait complètement et voulait me voir souffrir. J’essayais de me dégager mais mes manœuvres restèrent improductives vu que l’autre gars me tenait fermement afin que je ne bouge pas.

« Lâchez-moi » dis-je tout bas.

« Oh non, je compte m’amuser encore un peu » rigole Ho Byun.

Il glissa alors sa main sous mon short. Non, je ne pouvais plus le supporter ! Je me levais brusquement en renversant une partie de mon plateau sur la table, le sol et les jambes de Ho Byun, avant de me précipiter vers la sortie en courant. Je m’éloignais le plus de la cantine et me réfugiai alors dans la salle de danse inoccupée. Dès que la porte fut refermée, je m’effondrais contre celle-ci en pleurant. Mes sanglots commencèrent alors à résonner dans la pièce. Je déteste ces gros bâtards, je déteste ce Jungkook qui n’a pas réagi. Comment a-t-il pu me faire ça ! Je le savais, il était de mèche avec eux. Sous son air charmeur et gentil se cachait donc aussi une graine de connard ? Mais pourquoi moi ? N’ai-je pas le droit d’être différente et d’avoir mon propre style ? J’en ai franchement marre.

« Ha Hyo, tu vas bien ? »

Oh non, pas lui. Il ne m’a pas assez humilié ?

« Dégage, Jungkook. »

« Ne me parle pas comme ça. Et pas avant que tu ne m’ait dit ce qui ne vas pas. »

« Tu te fous de ma gueule ? Tu me ramène parmi ces gars pour qu’ils abusent de moi ! Alors arrête de me chercher pour pouvoir m’enfoncer encore plus dans la merde. »

Je vis son visage abasourdi. Il avait l’air d’un con avec sa tête de poisson.

« Ne t’énerve pas… Je ne sais vraiment pas ce qui passe, je ne les connaissais pas avant aujourd’hui. Tu vas arrêter de pleurer et tout me raconter, d’accord ? »

Je relevais la tête et le regardais intensément. Je vis alors dans ses yeux qu’il ne me mentait pas. Et mes doutes sur lui s’effacèrent quand il prit mon visage entre ses mains et essuya mes larmes avec ses doigts. J’hoquetais encore une fois et je sentis la pression sur mon visage se faire plus importante.

« Ne pleure pas… Il faut que tu m’expliques tout. Et je pourrais peut-être t’aider. »

Je lui racontais tout. Mes craintes, mon agression, mes hantises. C’est la première fois que je me confiais vraiment à quelqu’un. Il buvait mes paroles et ne m’interrompais jamais. Je vis l’horreur s’installer dans ses prunelles et ses muscles se tendre. L’atmosphère devenait palpable.

« C’est vraiment dégueulasse » souffla Jungkook lorsque j’eus fini mon récit.

« C’est pour ces nombreuses raisons que je m’isole des autres. Je ne fais confiance à personne. J’ai cru que toi aussi tu me voulais du mal. »

« Je comprends ta méfiance. Les gens sont si imprévisibles… »

Je le regardais d’un air curieux.

« Même moi je le suis» me dit-il.

Je n’eus pas le temps de répondre qu’il me prit dans ses bras et m’enlaça fort, comme s’il voulait me protéger. Je sentais nos cœurs battre à l’unisson dans nos poitrines. Le rouge me montait de nouveau au visage et je l’entendis alors parler.

« Je suis certes imprévisible, mais jamais je ne te ferais de mal. Moi, je te protégerais des autres. Car moi, je suis amoureux de toi, Ha Hyo » me chuchota-t-il.

Mes yeux se fermèrent d’eux-mêmes tandis que ses lèvres rencontrèrent les miennes. Nos mains et nos corps s’entremêlaient. Nos bouches se mouvaient doucement l’une contre l’autre. Sa langue essaya de se frayer un chemin et je lui ouvrais alors le passage. Un ballet endiablé et horriblement sensuel commença dans nos êtres. Il me poussa avec délicatesse vers le mur tandis que je délaissais ses mains pour passer les miennes sur sa nuque. Ses mains pianotèrent sur mon corps pour s’arrêter sur ma taille et me caresser doucement. Ce doux moment se prolongea jusqu’au moment où j’arrêtais le baiser par manque d’air. Nos regards se croisèrent et je vis dans ses yeux la passion qu’il avait dû cacher. Mais tout se passe vite, trop vite. Je me suis emportée. Je le repousse doucement, mais il attrape mes mains, de peur que je lui échappe.

« Comment devrais-je faire pour te prouver mon amour ? » me demande-t-il.

Je le regarde, effrayée. Les coups de foudre, ça n’existe que dans la fiction, non ?

« Tu vas peut-être me prendre pour un fou, mais moi je crois aux coups de foudre. »

Lisait-il dans mes pensées ? De toute façon, en un jour, c’est impossible de tomber amoureux si vite. Je ne voulais pas le croire. J’essayais de m’échapper, mais il serrait mes mains de telle façon que je ne parte pas.

« N’ai pas peur, Ha Hyo. »

Comment voulait-il que je ne m’effraie pas ?

« On se connaît déjà depuis longtemps. Moi aussi, je viens ici tous les étés. Avant, je venais avec mon meilleur ami… Mais il est mort depuis. »

Sa voix fut entrecoupée par un long sanglot. Je voulais le prendre dans mes bras mais la peur me retint.

« La première fois que je t’ai vu, j’avais treize ans. Je voyais bien que tu restais à l’écart des autres et je voulais que tu viennes avec nous t’amuser. Mais tu étais déjà brutalisée à l’époque, et mon meilleur ami ne voulait pas que l’on nous fasse du mal. J’ai donc renoncé à venir te parler, mais je ne pouvais détacher mes yeux de toi. Je t’ai aimé et regardé en secret pendant quatre longs étés, recherchant la manière de t’approcher. La mort de mon meilleur ami l’année dernière m’a complètement dévasté, et je ne voulais plus jamais revenir. Mais ton visage hantait tout de même mes pensées. Il fallait que je te revoie. »

J’avais les larmes au bord des yeux. Pendant tout ce temps, vraiment ?

« J’ai donc décidé de changer pour toi. J’ai recommencé la danse que j’avais abandonnée en rentrant au collège, j’ai développé mon corps pour te plaire. Et je me suis inscrit au cours de danse du centre. J’espérais te recroiser… Mais je n’imaginais pas que tu souffrais autant. J’aurais aimé être là avant, sincèrement… Je t’aime Ha Hyo, je t’aime tellement que je serai prêt à mourir pour te protéger. Tu es ma drogue, ma raison de vivre, tu m’alimentes chaque jour. Je t’en prie, laisse-moi rentrer dans ta vie… »

Beaucoup de larmes coulèrent sur nos visages. Moi, car son histoire m’avait touché, et lui, car il avait peur de ma réponse.

Mais pour lui répondre, les mots me semblaient inutiles. Mes mains et mes doigts recueillirent ses larmes, tandis que je posais ma bouche sur la sienne. Ses mains firent la même chose que les miennes. Pendant que l’après-midi finissait doucement, nous restions là, dans cette salle vide, à nous embrasser, sans nous rendre compte que le temps tournait.

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Cela fait trois semaines que Jungkook et moi sommes ensemble, et aussi trois semaines passées dans le camp. La bande d’Ho Byun a essayé vainement de me faire du mal et de m’emmener dans sa chambre pour profiter de moi, mais il s’est heurté à un petit ami pas très content et beaucoup plus fort que lui. Depuis ces incidents, ils n’ont plus jamais cherché à me faire du mal. Et aussi, depuis ces trois semaines, nous préparions notre numéro de danse pour la fête de clôture avec Jungkook. Nous nous entraînions sur ‘’Now ‘’ de Trouble Maker. Cette danse nous correspondait parfaitement et à chaque fois que nous la pratiquons ensemble, j’avais des étoiles plein les yeux. J’ai toujours rêvé de danser avec mon copain là-dessus, et enfin, mon souhait se réalisait. Mais je sentais que Jungkook devenait distant par instants. En particulier après nos répétitions. Il fallait que je lui en parle. Je l’attendis alors devant sa chambre pour le choper à la sortie de sa douche.

« Jungkook, il faut que je te parle » dis-je en l’attrapant par le bras.

« Euh ouais, si tu veux… »

« Mais pas ici… Dans un endroit plus privé. »

« Il y a mon camarade de chambre… »

« On va dans la mienne, j’ai une chambre individuelle. »

Il rougit quant à l’évocation de ma chambre. Mais à quoi pense-t-il ? Jeon Jungkook, tu es un pervers !

Pendant ce court trajet, il est incapable de me regarder. Je me demande vraiment ce qui le tracasse.

« Bon Jungkook, lâche-toi, et dis-moi ton problème. Je ne comprends pas pourquoi t’es distant par rapport à moi. Que t’ai-je fais ? » dis-je après avoir passé le seuil de ma chambre.

« Ah, tu l’as remarqué ? »

« En même temps, ce n’était pas difficile… »

« Tu ne diras rien, promis ? »

« On verra selon ce que tu me racontes. »

J’aime pas les promesses comme ça, donc je n’en fais pas. C’est pas comme si j’allais le larguer sur le champ…

« C’est que… Je te désire… »

« Quoi ? J’ai rien compris, parle plus fort. »

« Je te désire… »

À ces mots, il rougit intensément et tourne la tête. Alors, ce n’était que ça ? Je pensais que ce serait plus grave.

« C’est tout ? »

Il releva la tête, étonné. Il s’attendait certainement à ce que je sois choquée. OK, j’ai failli me faire violer, mais je sais que lui ne me voudra pas de mal… Pourquoi en faire tout un plat ?

« Mais… mais ? »

« Je ne dois pas avoir de raisons d’avoir peur de toi. Tu ne m’as montré que de la tendresse et de l’amour depuis qu’on se connaît… »

« Donc… Toi aussi, tu veux ? »

« Je ne suis pas pressée de le faire, mais on peut… »

Sur ces mots, je fermais soigneusement ma porte.

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Dernier jour, ce soir je retournerais à Séoul, et laisserais mon chéri loin de moi. Il habite à Busan tandis que moi je suis dans la capitale. Mes parents ne sont pas encore arrivés mais les siens étaient déjà là, en train de régler son séjour. Nous étions dans sa chambre en train d’emballer les dernières affaires qui restaient. J’étais légèrement en retrait, car les larmes me montaient aux yeux.

Je sentis des bras m’entourer tendrement tandis que mon visage se posait contre son torse. Je respirais son odeur qui me plaisait, et cette action me fit pleurer définitivement. Il me repoussa pour regarder mon visage. Puis, comme lors de notre première rencontre, il essuya mes larmes avec ses doigts.

« Pourquoi tu pleures ? »

« Tu pars, et tu voudrais que je sois heureuse ? »

« Non bien sûr… Mais on pourra se voir, ne t’inquiète pas. Et on s’appellera souvent, d’accord ? »

Je hochais la tête, mais arriverons-nous à supporter la distance ? Ces questions me hantaient.

Il avait remarqué que quelque me trottait dans la tête. Je sentis ses mains glisser sur mes hanches et ses lèvres emprisonner les miennes dans une étreinte vigoureuse.

« Je te promets qu’on se reverra, mon amour » me dit-il après un long moment.

Il prit ma main et m’entraîna hors de sa chambre, sa valise à la main. Ses parents l’attendaient dans la voiture et il devait partir. Il rangea son bagage dans le coffre, se tourna vers moi pour me coller un dernier bisou sur mes lèvres et mon front, me regarda une dernière fois avant de s’engouffrer dans le véhicule.

Je le regardai encore quelques secondes s’éloigner sur le chemin de terre. Je décidai d’aller me balader dans la forêt environnante afin de passer le temps avant de partir moi aussi.

Soudainement, je repensais à ces semaines passées avec Jungkook. Nos chamailleries, nos danses, nos câlins, tous ces moments inoubliables et doux, parfois, me faisaient comme un baume sur le cœur, me permettant d’oublier un peu le chagrin causé par son départ. Rien le fait que d’y penser, je ressentais de nouveau ses mains sur mon corps, sa bouche sur ma peau. Dieu qu’il me manquait.







« Merde, merde, merde »râlai-je.

A force de rêver, voilà que je me suis perdue. Je ne savais plus où je me trouvais. Le coin où j’étais ne me disait rien du tout, et c’était éloigné du camp. Je commençais à ressentir un peu de peur, et manque de bol, la luminosité baissait et je n’arrêtais pas d’entendre des bruits très étranges autour de moi. Je voyais des ombres sur le sol et entendais le bruissement de feuilles se crisper sous des pas. Je sentis que j’étais en danger. Il fallait que je m’enfuisse. Tout de suite.

Mais c’était trop tard, lorsque quatre hommes masqués sortirent du sous-bois, et s’approcher en m’encerclant. Aujourd’hui, j’étais une biche entouré par des loups. Un air de panique m’envahit et je les entendais se délecter de ma peur en ricanant et en me fixant d’un regard lubrique absolument terrifiant. Le scénario de l'année dernière allait-il se rejouer, mais sans échappatoire possible ? Je commençais à me demander si je sortirais vivante d'ici.

Je n'eus pas le temps de penser à m'échapper qu'un des gars m'attrapa violemment le bras. J'avais beau me débattre comme un démon en furie, il était beaucoup trop fort pour moi. Il se mit à rire de mes gestes inutiles et m'empoigna le bras encore plus fort. Je gémis de douleur et les larmes me montèrent aux yeux. Il profita de ce moment de faiblesse pour me renverser. Je perdis légèrement connaissance en heurtant le sol. Je repris mes esprits peu à peu et sentis des liens en plastique m'entraver les mains au-dessus de mon visage. Mais mes jambes étaient encore libres, alors j'en profitais pour mettre un coup de pied dans l'entrejambe de l'agresseur le plus près. Il commença à s'énerver, et ne pus retenir des coups contre moi:je sentais alors le sang commencer à couler sur mon visage. Je pleurais à chaudes larmes tandis que leur chef et ses acolytes se délectaient de mes cris et de ma peur. Et ensuite, ils me violèrent jusqu'à la mort. Je savais que je n'allais pas m'en sortir. J'essayais de penser à Jungkook pour abréger mes souffrances. Mais avant de mourir et de fermer les yeux pour toujours, je crus reconnaître la voix du chef de la bande.

Oui, c'était lui, indéniablement. Mais désormais, le secret serait à jamais éteint.



Point de vue extérieur :

« Bordel, elle respire plus... »

« Hé, on fait quoi ? »

« On va se barrer avant que les flics débarquent. Effacez toute trace de votre présence. »

Dans sa semi-mort, Ha Hyo les entendis s'éloigner. Oui, elle avait reconnu la voix de son agresseur du moment et de son ancien bourreau. Mais ses paupières devinrent lourdes, et la vie la quitta. Elle n'avait plus la force d'attendre et de résister. Elle se sentit partir, et laissa sa dernière pensée au seul qui l'avait vraiment aimé.

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Une ambulance, et des voitures de police s'arrêtèrent devant ce camp, après avoir reçu un appel paniqué du directeur du centre. Des flics ratissaient le bois, à la recherche d'une jeune fille appelée Lee Ha Hyo. Elle avait disparu quelques temps avant que ses parents ne viennent la récupérer. Personne ne l'avait vu partir et ses affaires étaient encore dans sa chambre. Devant le bâtiment, une femme pleure à chaudes larmes à l'idée d'avoir perdu sa fille unique, et son mari essaye tant bien que mal de la calmer. La tension est palpable mais les policiers gardent l'œil vif. Ce n'est qu'après une bonne heure de recherches intensives qu'on repéra le cadavre de la jeune fille, portant des marques de coups et d'abus sexuels. On enveloppa son corps et le déposa sur une civière pour le rapporter à ses parents. Des cris de douleur et de désespoir retentirent alors, audibles jusqu'aux limites de la forêt environnante.

Une enquête fut menée : il devint clair que la victime avait été brutalisée et violée : plusieurs pénétrations avaient été faites, supposant qu'il n'y avait pas qu'une seule personne. De plus, l'absence de drogue dans le corps confirmait cette théorie, tout comme les marques aux chevilles. Mais on ne retrouva pas les meurtriers.

Après l'autopsie, le corps fut rendu pour les funérailles. La famille, les amis, et ce jeune homme, accompagné de sa famille et dont Ha Hyo était tombée amoureuse, tous étaient présents. Des élans de tristesse planaient sur ce petit monde. Les parents pleuraient en silence, tandis que Jungkook restait au sol en criant son désespoir et la peine ressentie par la perte de sa petite amie. Il déposa ensuite, doucement et à l'instar des parents qui avaient mis des roses blanches, une rose rouge sur le cercueil, symbole de son amour. Petit à petit, les gens se retirèrent, mais pas lui. Il continua de pleurer son amour perdu.



~Ellipse de trois ans~

Je m'appelle Jeon Jeongguk, j'ai vingt ans et je suis désormais un chanteur connu de K-Pop. J'ai déménagé de Busan il y deux ans de là, pour venir vivre à Séoul et devenir un Idol. Et aujourd'hui, je suis venu rendre visite à ma petite amie, coincée dans ses 17 ans.

« Bonjour, Ha Hyo. Il fait froid aujourd'hui,non ? »

Seul le vent me répondit, mais je m'en fichais. Ce qui m'importait, c'était de lui parler, de la faire sentir vivante dans mon cœur.

« Mon amour, tu le sais déjà, mais je deviens de plus en plus connu. Mes chansons parlent d'amour et mes fans pensent que je m'adresse à elles. Mais elle ne sont dédiées qu'à toi uniquement. Tu es ma source d'inspiration, je ne chante qu'en pensant uniquement à ton visage, à ton image. »

Je m'arrêtais car un sanglot remontait dans ma gorge. Je ne voulais pas que ma voix se brise.

« J'ai écris une nouvelle chanson aujourd'hui. Tu veux l'entendre ? »

Tu ne pouvais pas me répondre, mais je suis sûr que tu aurais voulu l'écouter. Je l'avais intitulé ''Love Is Not Over » : j'apportais la preuve que mon amour pour toi serait toujours présent.

Je commençais à chanter, devant ta tombe, à genoux, entouré de la neige d'un hiver solitaire...





« Ha Hyo, je t'aime... » dit Jungkook d'une voix entrecoupée de pleurs.





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